méditation pré-aoûtienne !

"La seule façon de rejoindre autrui en profondeur est d'aller vers ce qu'il y a de plus profond en soi-même. En d'autres termes, de suivre le chemin inverse de celui que prennent les esprits dits "généreux".
Cioran, De l'inconvénient d'être né.



la beauté du travail de Gaëlle

Le Lay-Out, l'architecture des plans qui vont composer le film, réalisé par Gaëlle d'après les planches de story board et les concepts décors d'Eleonora, est une oeuvre à part entière...
En voici quelques morceaux choisis :





Nathalie, Volodine, le bleu...













Hier, Nathalie Marcault est venue nous interviewer pour qu'un papier dise un peu plus des coulisses de "D'ombres et d'Ailes", sur les sites de Film en Bretagne et Anim en Bretagne.
L'occasion pour nous de recevoir, en retour de nos intentions-explications, son regard, tout neuf, posé sur l'histoire et l'univers du film.
Elle nous a notamment évoqué de grandes similitudes avec un livre. Un livre écrit en 1991, qui ne va pas tarder à prendre place à nos chevets, je crois : Alto Solo d'Antoine Volodine.
Voilà ce qu'en cherchant sur internet, je trouve à son sujet... Troublant...

"Construit de façon linéaire, écrit dans une tonalité aérienne qui le rend aussi fragile qu'une note de violon, Alto Solo évoque parfois le conte oriental (doit-on dire populaire ?). Les mots y sont autant de portes ouvertes sur un fantastique qui réunirait en une tonalité nouvelle les Russes et Bioy Casares. Ainsi en est-il de ces “ oiseaux ”, métaphore utilisée par les nazillons pour qualifier les travailleurs immigrés, qui infléchit soudain le livre vers le merveilleux. Vers une enfance qui dissout l'ordre gris de la ville totalitaire : “ Il regarde par la fenêtre. En fait, ce n'est pas une fenêtre, mais l'ouverture d'une caverne où habitent des oiseaux. Dehors, tout est à pic, tout est bleu, soleil bleu, abîmes bleus. Quand il se penche, il aperçoit des volcans, des lacs, des coulées de lave, des montagnes que couronne une neige d'azur. La brise est légère, tiède, embaume. Il se penche un peu plus à la lisère du précipice. Les étendues d'herbe scintillent, les oiseaux planent, traversent le ciel plumes frémissantes. Certains ne sont pas ses congénères, mais cela lui est égal. Il sait que, malgré son aile blessée, il pourra voler. ” »" Dominique Guiou

La pensée du lundi...

"Je n'ai pas rencontré un seul esprit intéressant qui n'ait été largement pourvu en déficiences inavouables."
Cioran, De l'inconvénient d'être né.

Quand Eleonora voit bleu...




ça s'anime dans les cavernes !

Six, c'est le nombre d'oiselles à travailler désormais sur notre "D'ombres et d'Ailes", avec Johanna, qui vient de rejoindre l'équipe et qui débute cette semaine les premières mises en mouvement de nos personnages. Avez-vous déjà vu voler ou marcher un bulballon ? Héhé... ben nous, oui, désormais !
Etape magique et émouvante de notre longue marche !
L'animation commence, et ceux qui passent devant notre salle aquarium admirent sans doute nos essais comiques et acrobatiques en réel, de marche, de nage, de vol...
Détailler, décomposer chaque geste, jusqu'au cillement... tout un art !
Pendant ce temps, Eleonora demeure de tous les fronts, Gaëlle, tel Platon, emmène nos personnages au dehors de la caverne, dans un monde bellement inédit, et Shinta et Natacha, de leurs bureaux de Genève, vivent au son des bleus de la caverne et des bords du Rhône !... C'est beau un film qui nait.


"Strange Fruit" de Hili Noy et Shimi Asresay... à voir absolument !

http://euromedaudiovisuel.net/p.aspx?t=videos&mid=103&l=fr&did=1899


La paisible routine quotidienne d'un père et son fils est interrompue par une rencontre avec un garçon inconnu d'une couleur différente.
Une allégorie du racisme comme une épidémie culturele acquise, Strange Fruit examine si ce racisme découle de notre conscience personnelle ou de l'éducation que nous recevons de nos familles et de l'environnement. Pouvons-nous vraiment insister pour avoir un système de croyance personnelle, quand ce que nous devons croire nous est dicté ? Strange Fruit montre comment nous acquérons facilement la peur et la haine de l'étranger, ainsi que la facilité avec laquelle nous pourrions devenir les « étrangers » et les « autres » nous-mêmes.

sur l'allégorie de la caverne

A l'inverse de Platon, je ne considère pas que le monde sensible demeure la prison de l'âme.
Cette dichotomie monde sensible/monde intelligible me paraît discutable.
Le système d'enfermement et de conditionnement a justement coupé les habitants des sens que la nature, leurs corps et leurs âmes transposés dans celle-ci,  pouvaient leur offrir, au profit d'un système d'apparence, de pouvoir, de gloire.
Sortir permettrait certes d'échapper aux dangers de la pensée de groupe étriquée mais surtout d'aller vers son véritable soi... fait de sensations et de réception de la nature environnante !


copyright : inconnu

énigme !

Mais que traînent donc derrière eux, ces deux personnages nommés "bulballons" et vers où vont-ils ?


Le monde ou nous ?



CIOBECK

C’est curieux n’est-ce pas
On respire, on existe, au chœur des autres
On se croit d’ici, des leurs…
mais un jour, presque sans prévenir,
ce goût d’indignation dans nos becs.

Est-ce le monde, autour ?
 ou seulement nous, Moann ?…