Comment dire le film en sons ?

Nous voilà tout près de l'étape de la création du son pour le film. C'est Kevin, monteur son ou "designer sonore", qui va rentrer en scène, et pour l'immerger, il nous a fallu lui concocter un petit relevé… (hum, parfois un peu abstrait !)  des ambiances de "D'Ombres et d'Ailes", afin qu'il aille, d'ores et déjà, chercher dans sa mémoire, son intuition, sa sonothèque et son enregistreur, tout ce qui pourrait amener des décibels à tout le muet actuel du film ! Voici ce que nous avons tenté de lui dire pour qu'il cherche entre autres, les sons de : la caverne, du nid ou encore des becdors… :

la caverne
lieu clos, immense, froid, haut de plafond, rocailleux,
avec probables courants d’air, espace vaste, et résonnant
(la figure visuelle omniprésente de l’ombre,
pourrait peut-être être transposée en figure sonore
par l’écho à certains moments ou endroits de la caverne ?)

le nid
lieu petit, douillet, feutré, écrin sonore, froissements d'ailes,
respirations, intimité des personnages, nid de plumes
où parviennent les sons du dehors au loin, « à l'extérieur », en nappes éloignées


les becdors
oiseaux ridicules mais menaçants,
son de ferraille, de fer assemblé, de rigidité, de froideur,
marche militaire, mécanique, râlements, bruits étouffés, 
comme si manque d’air dans leur armure
cri strident mi homme/mi-oiseau à trouver
etc



48h dans la Musicà de Nicolas Martin !














de la richesse de nos mélanges...

Si ce film était déjà emprunt d'un joyeux mélange de notes suisses-italiennes d'Eleonora et suisse romande de l'équipe de Nadasdy, et des notes françaises de l'équipe de Vivement Lundi !, nous allons pouvoir ajouter au melting-pot sensoriel de "D'Ombres et d'Ailes", toute l'harmonie franco-espagnole de notre Nicolas Martin et le talent catalan-espagnol-san-dominguien de son quartet majorquais !
Après 2 jours passés dans le studio son de Nicolas, situé dans le ville d'Andratx sur l'île de Majorque, nous revenons chargées de notes aux accents de la Méditerranée et nourries aux échos de la Sierra de la Tramuntana… Merci les oiseaux !

encres mélangées par Eleonora







Où il est question du bleu ?

























L'origine végétale : jusqu’à 21 familles de plantes sont source de bleu ; les pétales de thapsia donnent l’ancienne couleur "lucalin", les sucs de violette un azur plus sourd, les fruits de l’héliotrope le bleu de tournesol. Et ainsi de toutes sortes de fleurs : bleuets, myrtilles, érable, iris, pavot, isatis,… qui écrasées, séchées, retrempées et associées à des onguents, à la gomme, à l’alun, donnent la gamme des "pastels" dont la culture devient une branche florissante de l’agriculture au XVIIIè siècle. La guède donne un bleu assez pâle, délavé, peu résistant à la lumière. Un bleu foncé, violet, superbe, s’obtient avec l’indigo, connu depuis le néolithique dans les régions où pousse l’arbuste "indigotier" (Inde, Moyen Orient, Afrique), mais l’importation en fut interdite en Europe pour protéger le pastel des Européens jusqu’en 1737 ! "

L'origine minérale : le bleu azur obtenu à partir de la pierre azurite, très cher et précieux, fut longtemps réservé à la peinture du manteau de la Vierge Marie et des vêtements royaux. Le lapis lazuli (silicate du groupe des feldspathoïdes, si, si !) est très beau mais aussi cher à produire que l’azurite (ou armenus) provenant d’Arménie : mêlés à des cires et résines, ils ont donné les belles "cendres bleues" déjà connues des Romains, mais instables elles ont souvent viré au vert. Le bleu de smalt, issu d’une pierre noire travaillée et mélangée, a produit le bleu de la verrerie syrienne, des céramiques iraniennes, des mosaïques et porcelaines avant de devenir la couleur préférée de Léonard de Vinci

L'origine chimique : les pigments viennent de l’oxyde de fer et du sulfure de mercure. Au XVIIIè siècle un chimiste allemand crée un bleu foncé, le fameux "bleu de Prusse", par hasard en voulant faire… un rouge : ayant mélangé du sulfate de fer avec de la potasse de mauvaise qualité, il obtient un bleu magnifique mais instable à la lumière et destructible par les alcalis ; toutefois son pouvoir colorant est très élevé et il se mélange. Cette invention fera le bonheur des peintres, le bleu de Prusse est moins cher que l’indigo dont on vient de libérer l’importation .. trop tard ! Le bleu de smalt deviendra bleu de cobalt quand un chimiste réussira à fabriquer le pigment à partir du minerai de cobalt en 1802. Le XXè siècle va révolutionner la peinture par la richesse des couleurs et la mise au point de leur conditionnement en tubes, les Impressionnistes et des Fauves vont en profiter ; notamment le cobalt et l’outre mer vont dominer les palettesbleues de Gauguin ou de Van Gogh.

in : http://www.almanart.org/la-couleur-bleue.html

On vous emmène à Majorque ?

Jeudi et Vendredi prochains, dans le studio de Son de "notre" Nicolas Martin, musicien-compositeur de la chanceuse B.O de D'Ombres et d'Ailesaura lieu l'enregistrement du quatuor à cordes de l'ensemble  "Shamhat".
Et c'est à Majorque que réside Nicolas.
Et comme il nous a gentiment convié à pouvoir y assister, ben on s'envole mercredi avec petit et grand matériel à photographier !












http://www.nicolasmartin.net

"Of Shadows and Wings"

D'Ombres et d'Ailes n'est pas un film muet, puisque notre cher Mathieu Amalric nous a prêté sa voix divine… alors pour s'en aller voguer dans d'autres contrés, il nous fallait que sa narration vibre en sous-titrage, dans la langue de Shakespeare et c'est à Penny et Elisabeth, et à leur sensibilité poétique, que nous avons fait appel… vous en voulez des petites miettes avec le Tea ?

"I dwelt in no land
upon no territory.
I was just body, actions , thoughts,
but I lived in someone's heart ."
(…)