Où il est question du bleu ?

























L'origine végétale : jusqu’à 21 familles de plantes sont source de bleu ; les pétales de thapsia donnent l’ancienne couleur "lucalin", les sucs de violette un azur plus sourd, les fruits de l’héliotrope le bleu de tournesol. Et ainsi de toutes sortes de fleurs : bleuets, myrtilles, érable, iris, pavot, isatis,… qui écrasées, séchées, retrempées et associées à des onguents, à la gomme, à l’alun, donnent la gamme des "pastels" dont la culture devient une branche florissante de l’agriculture au XVIIIè siècle. La guède donne un bleu assez pâle, délavé, peu résistant à la lumière. Un bleu foncé, violet, superbe, s’obtient avec l’indigo, connu depuis le néolithique dans les régions où pousse l’arbuste "indigotier" (Inde, Moyen Orient, Afrique), mais l’importation en fut interdite en Europe pour protéger le pastel des Européens jusqu’en 1737 ! "

L'origine minérale : le bleu azur obtenu à partir de la pierre azurite, très cher et précieux, fut longtemps réservé à la peinture du manteau de la Vierge Marie et des vêtements royaux. Le lapis lazuli (silicate du groupe des feldspathoïdes, si, si !) est très beau mais aussi cher à produire que l’azurite (ou armenus) provenant d’Arménie : mêlés à des cires et résines, ils ont donné les belles "cendres bleues" déjà connues des Romains, mais instables elles ont souvent viré au vert. Le bleu de smalt, issu d’une pierre noire travaillée et mélangée, a produit le bleu de la verrerie syrienne, des céramiques iraniennes, des mosaïques et porcelaines avant de devenir la couleur préférée de Léonard de Vinci

L'origine chimique : les pigments viennent de l’oxyde de fer et du sulfure de mercure. Au XVIIIè siècle un chimiste allemand crée un bleu foncé, le fameux "bleu de Prusse", par hasard en voulant faire… un rouge : ayant mélangé du sulfate de fer avec de la potasse de mauvaise qualité, il obtient un bleu magnifique mais instable à la lumière et destructible par les alcalis ; toutefois son pouvoir colorant est très élevé et il se mélange. Cette invention fera le bonheur des peintres, le bleu de Prusse est moins cher que l’indigo dont on vient de libérer l’importation .. trop tard ! Le bleu de smalt deviendra bleu de cobalt quand un chimiste réussira à fabriquer le pigment à partir du minerai de cobalt en 1802. Le XXè siècle va révolutionner la peinture par la richesse des couleurs et la mise au point de leur conditionnement en tubes, les Impressionnistes et des Fauves vont en profiter ; notamment le cobalt et l’outre mer vont dominer les palettesbleues de Gauguin ou de Van Gogh.

in : http://www.almanart.org/la-couleur-bleue.html

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